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jeudi 31 juillet 2008

Le Postmodernisme, ou la logique culturelle du capitalisme tardif

On trouvera l'ensemble des propositions relatives à ce texte ici :
Voici les parcours de lecture :
- Le postmoderne est un soulagement, un déblocage, la libération d'une nouvelle productivité que le modernisme avait gelée;
- Désormais les affects et sentiments du moi flottent, libres d'attaches et impersonnels;
- La culture postmoderne est toujours plus dominée par un hyperespace qui prévaut sur le temps;
- Dans le postmoderne, ce qui est en jeu n'est pas le nouveau, mais la répétition (ou la citation);
- Le trait commun à tous les postmodernismes est l'effacement de la vieille opposition, essentiellement moderniste, entre la grande Culture et la culture commerciale;
- L'art culturellement dominant à l'époque postmoderne n'est pas le cinéma, mais la vidéo, dont le flux continu est porté par les médias;
- Le pop'art et ses corollaires la pop'histoire et les pop'images, prennent acte de la perte du référent.

mardi 22 juillet 2008

Le partage des voix, Jean-Luc Nancy

J'ai surtout travaillé sur la seconde partie de ce texte daté de 1982. J'en ai tiré (entre autres) deux parcours :
- Nous existons dans le partage des voix, c'est ce partage qui fait de nous ce que nous sommes.
- Interpréter, c'est savoir pour comprendre. C'est une circularité qui présuppose la propriété d'un sens.

dimanche 6 juillet 2008

L'écran global, Culture-médias et cinéma à l'âge hypermoderne (par Gilles Lipovetsky et Jean Serroy)

Ce livre a été "idixé". On peut lire ici la page consacrée à Gilles Lipovetsky où l'on peut lire les propositions et les parcours de lecture construits à partir de ce texte, qui sont les suivants :
1. Plutôt qu'une post-modernité, l'hypermodernité est une modernité au carré où tout s'extrêmise et devient vertigineux, hors limite.
2. L'hypercinéma en donne toujours plus : surenchère du débordement, du trop-plein, de l'outrancier, de l'obscène, du violent et du déréglé.
3. Dispositif d'image radicalement inédit inventé par le cinéma à la charnière des années 1900, l'écran est devenu global et omniprésent.
4. Le cinéma illustre le lien intrinsèque de la modernité avec la mode : des figures stéréotypées, éphémères, séduisantes et facilement reconnaissables.

vendredi 4 juillet 2008

Valse avec Bachir (Ari Folman, 2008)

Critique de film publiée par Ozzy Gorgo sur le site idixa.net à cette adresse.
C'est un film qui se moque des genres et des catégories. Animation? Documentaire? Cinéma-réalité? Docu-fiction avec juste ce qu'il faut d'images d'archives lâchées dans les dernières secondes pour produire un effet de réel? Restitution par l'enquête, par la mémoire ou par le rêve? Thérapie? Auto-thérapie? Culpabilisation ou à l'inverse déculpabilisation? Par certains aspects, le procédé rappelle celui du Shoah de Lanzmann : des témoins fouillent dans leur mémoire. Ils racontent. On ne recueille d'eux rien d'autre que la parole et le souvenir. Mais au lieu de se tenir à l'écart de toute esthétisation, Ari Folman fait l'inverse. Il esthétise les images, ce qui produit un effet de distanciation, d'épuration et aussi de fascination. Aucun des témoins interrogés ne restitue la totalité du passé, mais tous ensemble dessinent une figure qui finit par prendre sens, celle de l'horreur. Ils en portaient chacun en eux une parcelle. Elle travaillait de l'intérieur, mais n'émergeait pas. La voici en pleine lumière, mais ce n'est pas exactement la lumière habituelle, c'est celle du dessin animé. On n'est pas dans l'actualité, dans l'image à la façon d'un reportage de CNN. Il s'agit de recomposer le vécu. Il n'y a aucune garantie d'objectivité, seulement des paroles vraies.

Ce film prend Walter Benjamin à la lettre. Pour faire de l'histoire, il incite les témoins à se réveiller. Ils sortent d'un rêve qui était leur vie courante pour tomber dans un cauchemar vieux de 25 ans, qu'ils n'ont pas envie d'évoquer mais qui revient comme un trauma. Ce passé n'est peut-être pas vraiment le leur. C'est celui qu'on leur a imposé, mais ils ne le répudient pas. Ils en reconnaissent la justesse, sans pour autant s'y identifier. C'est comme si tout ça avait été vécu par une autre personne. Le cinéaste se présente comme narrateur, il évoque sa propre vie, mais c'est comme s'il se faisait le monteur d'une histoire impersonnelle, irréelle. Si nous ressentons ce film comme historique, c'est peut-être justement à cause de cette indifférence. Le narrateur ne justifie rien, il ne condamne même pas explicitement, il laisse ces détails se recomposer sous nos yeux. C'est nous qui voyons ces extraits de mémoire se mettre en place et s'animer. En ce point l'animation prend son sens. A-t-on déjà vu un dessin animé se faire tout seul? Puiser en lui-même sa propre force?