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samedi 30 août 2008

Walter Benjamin, Paris capitale du XIXème siècle

J'ai retravaillé sur certaines formulations issues de ce texte foisonnant, avec ses innombrables citations. On les retrouve ici comme étapes des parcours construits à partir d'autres textes de Benjamin. Voici les "têtes de parcours" :
- Une image dialectique est ce en quoi l'Autrefois rencontre le Maintenant, dans un éclair, pour former une constellation
- L'oeuvre d'art n'a de valeur que dans la mesure où elle frémit des réflexes de l'avenir
- Dans certaines photographies, la durée s'installe pleinement et s'insinue dans l'image
- L'homme est ce à quoi la photographie est le moins capable de renoncer
- A la plus parfaite reproduction d'une oeuvre d'art, il manquera toujours quelque chose : l'unicité de son existence au lieu où elle se trouve (son aura)
- Les grandes constructions de l'histoire s'édifient en reprenant le principe du montage : découvrir dans l'analyse du petit moment singulier le cristal de l'événement total
- Le spectacle de la mode est l'émergence du "tout nouveau" parmi les choses ordinaires

lundi 25 août 2008

L'histoire de l'art est-elle finie? par Hans Belting

Les propositions issues de l'idixation du texte de Hans Belting (paru en allemand en 1983) et en français en 1989 sous le titre L'histoire de l'art est-elle finie? - Histoire et archéologie d'un genre sont les suivantes :
- [La fin du concept d'"art" en tant que tel marque le début du concept herméneutique d'"oeuvre"]
- [L'histoire de l'art étant elle-même une représentation, est prise dans la crise de la représentation]
- [Avec la modernité, les limites qui séparaient l'art des autres médias visuels et langagiers se sont effacées]
- L'art contemporain doit faire face au dilemne de sa propre existence à une époque où de nouveaux médias assurent la plupart des fonctions de l'art
- En considérant le modernisme comme une tradition comme les autres, l'art contemporain relance l'interrogation sur l'art dans son unité
- La perspective est le paradigme d'une conception de l'art susceptible de progrès
- Il n'y a plus de théorie de l'art générale, mais des multitudes de théories qui isolent dans l'oeuvre des points de vue distincts
- La discontinuité entre art pré-moderne et art moderne est doublée par une discontinuité entre deux histoires de l'art difficiles à réconcilier
- La perte des fonctions publiques de l'art au début du 19ème siècle a été compensée par l'affirmation de son autonomie absolue - jusqu'au retour de la culture de masse
- L'expression "oeuvre d'art" implique que l'oeuvre est inachevée, car elle se réfère à un concept (l'art), elle a une histoire et elle est en attente d'une réception
- L'expression "histoire de l'art" relie deux concepts hétérogènes : l'art comme qualité reconnue aux oeuvres; une explication historique indépendante des oeuvres
- Ce que l'art prémoderne avait atteint en termes de représentation, l'art moderne l'atteint par la présence immédiate de l'oeuvre dans sa forme

dimanche 24 août 2008

Le postmoderne expliqué aux enfants, par Jean-François Lyotard

J'ai "idixé" ce texte, c'est-à-dire que j'ai établi des propositions qui permettent d'y circuler. Elles se trouvent en permanence ici dans le site. Plutôt que de rédiger un résumé qui ne serait pas dans l'esprit de ce travail, je préfère donner ci-après la liste de ces propositions. La première, entre crochets, est un "parcours de lecture", c'est-à-dire une proposition dont le trajet en redistribue d'autres.
- [L'art moderne trouve son ressort dans une esthétique du sublime : discordance du présentable et du concevable; retrait du réel]
- La modernité n'est pas une époque, mais plutôt un mode dans la pensée, l'énonciation, la sensibilité
- L'artiste ou l'écrivain postmoderne travaille pour établir les règles de "ce qui aura été fait"
- Aujourd'hui la raison - ensemble des règles qu'un discours doit respecter s'il vise à connaître et faire connaître son objet (son référent) - est subordonnée à la performance
- Le postmoderne est le moderne à l'état naissant
- Le totalitarisme subordonne les institutions légitimées par l'idée de liberté à la légitimation par le mythe d'une chaîne de transmission fondée sur des noms propres
- Le capitalisme n'a pas besoin d'autre légitimation que sa formule canonique : "Je te cède ceci, si tu peux me contrecéder cela"
- La destruction des métarécits modernes tient à l'impossibilité de continuer à organiser les événements selon l'idée d'une histoire universelle de l'humanité
- Ce qu'on appelle liberté est l'écoute de ce qui peut arriver, et qu'il faudra juger au-delà de toute règle
- La modernité ne va jamais sans l'ébranlement de la croyance, et l'art moderne sans une présentation de l'imprésentable
- Les métarécits de la modernité ne légitiment pas les institutions par un acte originel fondateur, mais par une idée à faire advenir, un projet
- Quoiqu'on puisse penser des avant-gardes artistiques, elles ont fonctionné comme une "perlaboration" de la modernité sur son propre sens
- Le développement des technosciences, mû par une force autonome, ne s'intègre plus dans le projet d'émancipation de l'humanité
- Si l'on parle de "développement" plutôt que de "progrès", c'est parce qu'il est devenu impossible de le légitimer par la promesse d'une émancipation de l'humanité toute entière
- La photographie et le cinéma accomplissent mieux, plus vite et avec une diffusion plus large la tâche que l'académisme assignait au réalisme pictural et narratif : stabiliser le référent
- Philosopher, c'est renouer avec l'enfance de l'esprit : un monstre qui n'en finit pas de commencer - mais jamais par le commencement, toujours par le milieu

samedi 9 août 2008

Au Juste, de Jean-François Lyotard et Jean-Loup Thébaud

J'ai idixé ce texte important (et souvent oublié) de Jean-François Lyotard et Jean-Loup Thébaud.
Les propositions associées se trouvent ici.
Cinq parcours de lecture y trouvent leur source :
- Aucun discours de savoir ne peut justifier le Juste, on ne peut que le prescrire
- A chaque fois que manquent les critères de jugement, on est dans la modernité - quels que soient le lieu et la date
- Dans la pensée juive, la place de l'autre (celui qui me parle) n'est jamais occupable par moi
- La modernité se caractérise par l'apparition de la capacité énonciative,
- Il y a paganisme chaque fois que le juge ou celui qui dit la justice est pris dans la même sphère du langage que ceux qu'à l'occasion il va juger

vendredi 8 août 2008

Schibboleth, de Jacques Derrida

J'ai encore consacré beaucoup de temps à ce texte de Jacques Derrida sur la poésie de Paul Celan (ce n'est jamais que la troisième lecture, et pas la dernière). On trouvera ici la trentaine de propositions qui s'y rapportent. Aucune ne donne une définition simple et unique du schibboleth : il reste indéchiffrable, mais le voici articulé à la signature, la date, l'alliance, l'anneau, etc... et aussi - ce qui n'est pas sans importance pour le projet idixien : à l'art.
J'ai joué le jeu du schibboleth avec quelques images : la plupart des propositions y trouvent une nouvelle sorte de dissémination.