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mercredi 22 juillet 2009

Mémoires pour Paul de Man, par Jacques Derrida (1988)

On trouve sur cette page les propositions qui ont été établies à partir de la lecture de ce texte de Jacques Derrida.

A la mort de Paul de Man (1984), Jacques Derrida a prononcé trois conférences "à sa mémoire", et aussi sur le thème de la mémoire, qui est inséparable du deuil, du nom et de la promesse. La mémoire pensante est allégorique. Déconstructrice, aporétique, elle renvoie toujours à autre chose (comme n'importe quel texte). Occasion pour Jacques Derrida de définir la déconstruction : Plus d'une langue (d'ailleurs Paul de Man pratiquait plus d'une langue, entre le flamand, le français, l'allemand et l'anglais).

En 1988, des informations ont été révélées sur des articles que Paul de Man avait écrits pour le journal collaborationniste Le Soir. Que dire de cela sans renoncer à sa responsabilité? Il faut se fixer quelques règles. Parmi celles-ci, l'obligation de ne rien soustraire aux questions déconstructrices. Après tout, c'est ce que Paul de Man, rompant avec son passé, a fait toute sa vie.

samedi 18 juillet 2009

Contre la théatralité - recueil d'essais de Michael Fried paru en 2007 incluant Art et objectité, texte de 1967

On trouvera sur cette page une analyse de ce recueil d'essais de Michael Fried, effectuée selon la méthodologie d'Idixa (idixation).
Art et objectité, texte écrit en 1967 alors que Michael Fried n'avait que 28 ans, a fait l'objet d'innombrables polémiques. Il reste 40 ans plus tard au coeur des préoccupations du critique américain, ami de Clement Greenberg et surtout de Stanley Cavell. Paru en 2007, le recueil contient entre autres un texte justificatif et partiellement auto-critique (De l'antithéatralité) et la transcription d'une conférence prononcée en 2006 (L'autonomie d'aujourd'hui) où certains courants de la photographie contemporaine sont étudiés dans le prolongement des réflexions sur la théatralité.
Selon Michael Fried, l'art minimal (Donald Judd, Tony Smith, Robert Morris) apparu dans les années 1960 repose sur une sensibilité en rupture avec le modernisme. L'oeuvre ne détermine plus un espace séparé du spectateur - celui de l'illusion faisant appel à une conviction, mais partage avec lui le même espace, dans une expérience qui ressemble à celle que vivent le public d'une scène de théatre et les acteurs. Cette situation menace l'existence même de d'art, dans la mesure où l'objet prend la place d'une personne et ne se distingue plus d'un objet quelconque (objectité). Ce courant est en rupture avec les tentatives d'autres artistes comme Frank Stella, Kenneth Noland ou Jules Olitski, et encore plus avec le travail sur la couleur de Morris Louis, qui explorent la substance et la couleur dans leur rapport avec le support pictural.

mercredi 1 juillet 2009

L'art africain entre silence et promesse (Daniel Payot, 2009) [AAESP]

On trouvera à cette page les propositions issues de l'analyse du livre de Daniel Payot (publié en 2009), L'art africain entre silence et promesse.
Daniel Payot a enseigné en Afrique de 2003 à 2007. Il faisait commenter à ses étudiants le documentaire d'Alain Resnais et Chris Marker, Les statues meurent aussi (réalisé en 1953). La thèse du film est que les statues sont mortes avec la culture qui les avait fait naître. Cette mort n'est pas naturelle, c'est le résultat de l'intrusion des Blancs dans un monde qui n'était pas le leur. Il faut en prendre acte : aujourd'hui, ni les Noirs ni les occidentaux ne comprennent leur langue. Les statues sont silencieuses, énigmatiques, et pourtant, malgré cela, elles nous parlent, elles nous fascinent. Elles nous disent : Rien n'est irréparable. Même dans ce monde dominé par la valeur d'exposition, ces statues restent porteuses d'une promesse, celle d'une nouvelle communauté, ouverte à l'altérité, au lointain.
Finalement Daniel Payot développe ici à propos de l'Afrique ce qu'on pourrait appeler une théorie de l'"oeuvre comme promesse", dont il avait tracé les linéaments dans Anachronies de l'oeuvre d'art (1990).