On trouvera sur cette page des propositions issues de ce livre qui a eu, en son temps, un étonnant succès, et qui continue à agir. Carol Gilligan ouvre au féminisme de nouvelles pistes et il propose à la société (hommes et femmes) d'autres voies. D'abord sur ce soi-disant mystère qu'est la femme (ou qu'elle a été pour Freud et quelques autres) : si l'on tient compte de l'importance pour elle du souci de l'autre, on comprend mieux qu'elle perçoive la relation à autrui de façon plus intime, en continuité avec son prochain comme elle a vécu sa petite enfance en continuité avec sa mère. Alors que le garçon privilégie la séparation, la fille ressent une empathie pour l'autre qui rend moins prioritaire l'affirmation de son individualité. Il n'en résulte pas seulement d'autres comportements, mais une autre morale, qui peut s'affirmer à côté de la conception masculine, dans la vie courante et aussi dans le champ politique.
Tandis que la morale du "care", attentive à la vulnérabilité d'autrui, privilégie la responsabilité à son égard, la morale dominante (masculine) repose sur une conception abstraite des droits individuels. La femme voudrait se trouver au centre d'un réseau ou d'une trame de liens, là où l'homme, satisfait de ses convictions universalistes et impartiales, marque une certaine indifférence.
En accordant plus d'attention à l'autre en particulier, il ne s'agit pas seulement d'ajouter un "supplément d'âme", mais de reconfigurer le concept de justice en respectant toutes les voix, y compris celles qui sont aujourd'hui méprisées et invisibles.
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