J'ai travaillé sur deux livres d'Harold Rosenberg, tous les deux en anglais, car il m'a été impossible de me procurer les traductions françaises (existantes, mais épuisées) : La Tradition du nouveau et La Dé-définition de l'art.
Harold Rosenberg est connu pour avoir inventé le terme "Action Painting". Mais il était bien plus que cela : un poète, un critique littéraire, un polémiste. Avec un étrange mélange de scepticisme et d'empathie, il a su analyser les tendances de l'art d'après-guerre dans des termes qui n'ont rien perdu de leur actualité. Voici quelques "parcours de lecture" déduits de l'idixation de ses textes :
- L'art de notre époque est pris dans un mouvement de dé-définition qui en fait un objet incertain, ambigu, voire anxiogène
- La "rupture avec la tradition" a duré si longtemps qu'elle a fini par produire sa propre tradition : celle du nouveau
- Les artistes ne peuvent renoncer à la qualité esthétique qu'en investissant massivement les catégories et les discours du système de l'art qu'ils prétendent dénoncer
- La grande nouveauté de l'art aujourd'hui est qu'il n'y a plus d'audience universelle : chaque pratique s'adresse à un segment différent du public
- Le musée moderne doit obéir à une double injonction : 1. S'ouvrir aux formes de vie les moins élitistes; 2. Sanctifier une étroite sélection de héros de l'art
- En agissant avec des matériaux, sans image ni objet pré-conçu, les peintres américains ont inventé l'"Action Painting" où l'oeuvre est un événement, pas un objet
- Le kitsch est un art qui suit des règles établies et prévisibles, à une époque où toutes les règles de l'art sont remises en question par chaque artiste
- L'art de Rothko était un rituel de purification du moi dont la signification ultime, universelle, ne pouvait exprimer que le sentiment de sa propre absence
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